Mardi 8 décembre 2009 à 18:14

Le froid s'est levé depuis une poignée de jours. Il fait glisser des ruisseaux le long de mes joues et transforme mon nez en fraise de Laponie. Je n'ai pas vu les jours défiler. Quand Anne et Miro ont commencé à s'offrir des cadeaux de l'avent par alternance, j'ai ouvert les yeux comme deux portes-fenêtres géantes et j'ai dit "comment, on est déjà en décembre?" "Oui Léa, on est le 4". Vlan, comme une bourrasque en pleine figure. Cette année le calendrier perd ses pages comme les feuiles sont tombées des arbres, en un éclair. J'ai l'impression étrange d'être debout immobile dans une rue en pause et que tout le reste du monde avance en accéléré tout autour, comme un effet cinématographique. J'ai à peine sorti le nez de ma couette qu'on est déjà mi-décembre. Peut-être que je ferai mieux d'y retourner.

Lundi 19 octobre 2009 à 23:28

Il y a cet éternel vide en moi. Ce goût d'inachevé. Cette page que je ne me résous pas à tourner.

Mardi 6 octobre 2009 à 21:35

Et pourquoi cet incessant besoin d'évasion, de renaître de l'autre côté des frontières, là où l'on doit inlassablement tout recréer, dessiner de nouveaux repères, mais aussi avoir la solitude comme ombre collée à nos semelles. Parfois je me dis que c'est un supplice ce manège. Mais qu'est-ce que tu cherches au fond? De la liberté, de l'indépendance? Tu pourrais l'avoir plus près. Dans ta ville. T'endormir au creux de ses bras, être à deux souffles de ceux qui comptent. Sourire en grand au patron du Cappuccino quand il dit : "Bonjour la famille" en nous voyant arriver. Ces garçons, ils sont ma famille. Pourquoi faut-il que je parte en courant me réfugier à l'autre bout du monde? Se sentir invincible en marchant dans les rues les mains dans les poches. Avoir l'impression que le ciel tombe sur mes épaules quand quelque chose marche de travers. Se forcer à grandir en étant un lilliputien dans le monde des géants. Tu ne parles pas la langue comme eux, tu es plus petite, plus fragile, tu es loin de tout, mais tu ne fais pas demi-tour. C'est comme si tu voulais te dire : Si je réussis là, je réussirai à vivre.

Dimanche 27 septembre 2009 à 11:23

C'est un peu comme si je marchais au bord de la falaise. Sur le fil.



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J'ai ouvert les yeux, j'ai respiré ta peau. Je voulais tout apprendre par coeur le feu de tes cheveux qui crépite dans le noir, l'arrondi de ton nez, la carte de la constellation de ta peau que tes taches de rousseur illuminent comme mille étoiles, la valse de tes respirations. Je voulais tout mettre dans un baluchon, choisir le tissu qui irait avec tes yeux de magicien, le déposer sur le lit, tout mettre dedans, en replier soigneusement les quatre coins puis l'accrocher sur une branche d'olivier et t'emmener partout avec moi. Je voulais tout savoir au millimètre près pour te recréer dans les moindres détails à l'autre bout du monde. Je voulais que cette minute, celle où j'ouvre les yeux un peu avant toi, dure l'éternité. Il n'y aura plus de matin avant des millions de secondes. J'ai pris l'appareil photo et le flash t'éblouissait derrière le rideau fin de tes paupières closes. Je voulais qu'il t'attrape, qu'il te kidnappe, qu'il arrive à te voler mais tes reliefs lui ont échappé, il ne me reste que des clichés plats, de pales copies de toi, des usurpateurs.

Mardi 7 avril 2009 à 20:29

 

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Lundi 23 mars 2009 à 10:39


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Depuis des semaines à chacun de mes pas tourbillonne un nouvel article dans ma tête. Les mots se mélangent, valsent, se cognent, décrivent le moindre soubresaut. Je voudrais vous conter la vie. Pas la mienne. Tout ce que je croise et qui vit, tous ceux que je croise et qui vivent. Et chaque fois que les mots s'entrechoquent je fouille dans le petit sac rouge-merveille, et évidemment comme il est si petit je n'y glisse pas ma trousse mais seulement des stylos que j'oublie parfois de ranger une fois utilisés, bien entendu, c'est toujours quand j'en ai besoin que je n'en trouve aucun, alors mes mille mots s'envolent à tout jamais, la vie s'évapore telle une nuée d'oiseaux et ce n'est pas aujourd'hui encore que je parviendrais à la fixer ici. Finalement peut-on fixer la vie? La vie c'est du mouvement, elle s'échappe des mots, glisse entre les phrases, s'évanouit au hasard d'une respiration. La vie ce sont mes sourires de poches en chapeau, lunettes de soleil jupes légères mais gilets en laine, collants chauds et bottes fourrées, parce qu'elles sont comme le printemps, une parenthèse entre l'hiver et l'été. La vie c'est amoureux qui demande "comment tu m'aimes dis?" et mes lèvres sur son bras, et son regard dans le mien qui me murmure l'infinie tendresse et mes lèvres dans son cou et ses bras qui resserrent leur étreinte pour me raconter comme il a compris et mes yeux qui se ferment pour une nuit paisible parce qu'il veille sur mes rêves. Oui. Parce qu'on peut s'aimer sans mots parfois. La vie c'est marcher à côté d'un géant qui revient d'Australie et devoir faire trois pas chaque fois qu'il en fait un. La vie c'est retrouver le goût des diabolos-cerise, chocolats viennois, ou autres coktails alcoolisés selon la température et le moment de la journée sur des banquettes différentes avec ces amis qu'on ne voyait presque plus pour cause d'apnée irrémédiable. La vie c'est avoir tellement de rendez-vous urgentulatraimportants professionnels ou non qu'on a pas une minute pour écrire un article et que les visites diminuent comme un saut depuis le plongeoir des 7m et que ce n'est même pas grave au fond qu'on nous oublie si on est en vie. La vie c'est prendre sa Merveilleuse par la main et partir ensemble à la recherche de ces petites filles souriantes et insouciantes qu'on était avant d'être abimées par les chutes à répétition. La vie c'est rire aux éclats avec cette petite soeur pas du tout petite qui revient pour le week end et lui dire que même de loin on la décrypte de A à Z. La vie c'est aller à la piscine et passer plus de temps dans le bassin pour enfants parce que l'eau est plus chaude et ne pas compter les longueurs effectuées comme si cela ne comptait pas alors que c'est surtout le ridicule du chiffre qui nous fait reculer. La vie c'est faire une crêpe party avec tant de garnitures qu'on ne sait plus où donner de la tête et que de toutes façons les crêpes sucrées ne seront tartinées que de confiture de lait tellement c'est divinement bon. La vie c'est tomber aussi parfois, mais toujours se relever. La vie c'est raconter ses instants moëlleux dans n'importe quel ordre parce qu'on a perdu depuis longtemps le fil de ses mots. Mais au fond, c'est ça la vie, un puzzle.

Jeudi 26 février 2009 à 12:24

Je clandestine puissance mille.

Je sais, je m'étais promis, mais j'ai besoin d'oxygène un peu, avant de repartir tête baissée pour le sprint final.
Hier. L'enfer.
Prendre des décisions d'avenir en quelques heures chrono, obligé que ça me file des tendances dépressives à la fin.
Dans mon cerveau s'entrechoquaient Mainz et Berlin, l'un chassant l'autre à tour de rôle, ou valsant ensemble sur une fugue qui n'existe pas, parce que j'aurais beau trépigner autant que je le souhaite, je n'arriverai jamais à déclencher un séisme de magnitude mille qui rapprocherait géographiquement Mainz de Berlin. Et toc.

11h30 à la cafétéria de l'université.
Je crois que certains noeuds de mon estomac ont réussi à se délier.
Si vous lisiez la feuille que j'ai entre les mains... Pourquoi les profs ne sont-ils pas plus souvent élogieux? Pourquoi s'ils pensent autant de positif, se bornent-ils à ne l'écrire que lorsque vous avez besoin d'un document ultra-important. Elle a entouré le petit 1.

Hier. L'enfer.

Malade à en mourir sur place. J'ai toujours eu un problème avec les mercredis je crois. Avant c'était le jour de mon papa, le jour de la peur au ventre.
Hier. L'enfer.
J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. C'était la première fois que je pleurais depuis ce jeudi au soleil d'hiver, aux larmes salées et aux mille tartelettes. Je me suis inondée sous mes larmes. Je voyais flou pour conduire, je roulais à 20km/h et les autres voitures me doublaient sans interruption. Je ne savais pas où aller. Je roulais. Cétait l'heure de manger. J'ai presque hésité à aller au restaurant toute seule. Mais je me suis dit. Toute seule. Avec mes yeux gonflés, mes doigts qui s'agitent dans mon petit cahier. J'aurais intrigué. On m'aurait observée du coin de l'oeil tout en sirotant son coktail et en racontant sa journée à sa fiancée. Alors non. Je ne voulais pas être l'intrigante de la soirée. Finalement je suis allée au cinéma. Parce que dans le noir, on ne m'observera pas, on ne lira pas à travers mes larmes. Et puis. 3,50 euros c'est moins cher qu'un restaurant.
Alors, j'ai dîné clandestinement au cinéma mercredi 25 février. Et je me suis même dit, que tous mes mercredis soirs devraient se finir comme ça. Se nourrir de films.
Si vous saviez depuis combien de temps je n'étais pas allée au cinéma. Avec ce concours. Je ne me rappelais presque plus quel goût ça avait. Il me colle encore au palais. Etre chamboulée par un film. Se sentir moins seule dans sa solitude. Hier j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. J'ai failli dire, maintenant c'est fini, je n'en peux plus, j'arrête tout. Tout ce dont j'aurais besoin c'était un bout de canapé et une main sur ma tête pour me dire que ça passerait. Et finalement, j'ai eu un fauteuil de cinéma et un film qui m'a enveloppée pour me dire que l'essentiel c'est d'être là. Oui l'essentiel c'est d'être là. Je suis sortie la tête vidée. Jai appelé amoureux. J'ai pleuré pendant tout le trajet. Je me suis enroulée dans ses draps, je n'ai pas écrit ma lettre de motivation et j'ai passé ma plus longue nuit depuis des mois.



Ce matin je savais.





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Lundi 23 février 2009 à 23:23

Je voulais conter mon samedi soir merveilleux. Celui où avec Amoureux, Essentielle, et deutscher Prinz on a grimpé au-dessus des falaises, là où on peut voir la ville toute entière scintiller de mille lumières tard le soir, juste derrière la petite église. Le samedi à la lueur des massues enflammées. Mais, cowblog m'a volé mes mots en silence.


Et puis, je suis rentrée dans la semaine ou on ne rigole plus. Alors, je vocabulaire, je thème, je version, je littérature, je civilisation, Je.



J'en perds mes mots en chemin, comme on sème des cailloux pour ne pas se perdre. Je parsème la route de mots. Je viens de jeter "sourire" juste derrière moi, et ce soir, je jetterai "sommeil" entre les draps. Pour réapprendre après. Le 14 mars. Le jour où je respirerai à nouveau. Je prendrai le chemin en sens inverse, le chemin de la vie. Je suivrai "sommeil", "légèreté", "rencontre", "sourire" et je retrouverai le mode d'emploi.
En attendant je me fais ermite, je me brûle avec le cuit-vapeur et amoureux me rafistole.


Je ne viendrai plus ici. Parce que si je me roule dans vos mots, je n'en sors plus. Alors je me l'interdis. Je ne viendrai plus, sauf en clandestine.




Et si l'envie de me donner du courage vous palpite au bout des doigts, certains connaissent l'adresse de la boîte à promesse d'épisolaires. Pour les autres, vous pouvez toujours cliquetiquer sur "contacter l'auteur" dans la partie "Epistoler" de la colonne de gauche, je lirai mes mails.
Et si jamais je survis à tout ça. Alors ce sera sûrement grâce à vous.




Des sourires.

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Jeudi 12 février 2009 à 18:04

Il y a quelques semaines :

C'est terrifiant de se noyer. Lâcher prise et s'enfoncer interminablement au fond de l'eau. Le pire, c'est de ne jamais voir le fond. Je crois que personne ne peut imaginer le courage qu'il faut déployer pour refaire surface. Le regard des autres à affronter, cette envie incessante de toujours replonger la tête plus bas pour ne pas les voir. Pour ne plus les entendre. Et ces larmes qui roulent sur les joues et qui ne se différencient plus de l'eau dans laquelle on se noie. Perdre tous ses repères. Le moindre pas devient insupportable, insurmontable. Avoir la sensation d'être un pantin de glace sur le point de se briser ou de fondre à chaque obstacle. Et fuir sans cesse. Fuir les autres, fuir les responsabilités, fuir les obligations, fuir les lieux oppressants, finir par se fuir soi-même. Depuis quelques mois j'ai l'impression de ne plus être dans mon corps mais juste au-dessus de moi. De ne plus vivre mais de me regarder vivre. De ne plus rien ressentir mais de lire les sensations sur lon visage. De ne plus reconnaître le chemin, de ne plus savoir où je mets les pieds. Et quand je veux me donner un conseil à moi-même de ne plus réussir à l'entendre. C'est comme si j'étais devenue étrangère à moi-même.
Ne plus ressentir que de la peur. La peur de ne plus jamais réussir à être moi. La peur de ne plus avoir le temps. C'est par où le chemin pour fuir le temps? La peur de m'être perdue un jour de trop. La peur de ne plus trouver le mode d'emploi pour rebondir. Parfois on se dit que sans doute tout le monde a déjà vécu ça. Et pourtant quand on regarde autour de nous on a l'atroce sensation que tous s'en sortent mieux. Où puisent-ils le courage?
Je crois que je suis en train de me transformer en crocodile.




Si vous étiez....


Samedi 7 février 2009 à 12:11

*

Les mots se bousculent et se désarticulent. J'ai des envies de folie ici, mais je manque cruellement de nouvelles photographies. Il faut, que je réapprenne à marcher, à parler, à écrire, à photographier, à vivre. Il le faut. Tel un petit enfant, je dois tout réapprendre. Et voir la vie à travers des ailes de papillons.

 

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