Jeudi 5 février 2009 à 12:03

Parce qu'aujourd'hui devait être un jour brouillard épais, un jour gris, un jour de pluie, mais finalement c'est un jour soleil éclatant, comme on en avait pas vu depuis longtemps.
Et je crois que ça me plaît qu'aujourd'hui soit soleil d'hiver.
La pluie, ce sera pour nos coeurs.

Dans la salle de bain, tout à l'heure, je rêvais d'avoir une douche, ou au moins quelque chose pour accrocher la pomme, pour que l'eau coule sans interruption au-dessus de ma tête sans que je sois obligée de garder le bras en l'air, pour que l'eau se mêle à mes larmes et les fassent disparaître en un tourbillon dans le siphon. Des larmes de silence. Ce sont les pires : celles qui déforment la bouche en un rictus effrayant, celles qu'on entend seulement au moment où l'on est obligé de reprendre sa respiration, dans un bruit déchirant.

Cet après-midi, je sais qu'il me serrera la main. Pour me dire qu'il est là, qu'il est le pont qui me relie à la vie. Je sais que je me mordrai les lèvres. Mais je sais que je vais pleurer. Parce qu'ils pleureront tous. Parce que comme moi ils auront retenu leur chagrin comme un ballon de baudruche entre les côtes et les omoplates, mais qu'il aura tellement gonflé, qu'il explosera. Qu'ils exploseront tous ensemble. Oui voilà de quoi cela aura l'air, d'une grande explosion de ballons de baudruche de chagrin.
De toutes façons, je pleurerai même si personne ne le faisait. Parce qu'ils ont choisi Lynda Lemay. Et là, on ne peut pas lutter. 

"C’est là qu’ça nous protège
Avec les yeux pleins d’eau
Les cheveux pleins de neige"


Mon oncle noie son chagrin dans les pâtisseries. Alors cet après-midi ce sera fantaisies, tartes et compagnie. Je ne sais plus si je dois sourire.


Et puis ils la glisseront mille pieds sous terre. Et pourtant, pourtant je sais que chaque fois que je penserai à elle, je ne regarderai pas le sol, mais les nuages, le ciel, les étoiles.




Et je ravale mes sanglots pour 15h.

Mardi 27 janvier 2009 à 11:04

♫ Mon père ce héros ♫

Un jour, je vous conterai mon papa.

"Lui, lui et nos mercredis soirs
Il aura presque fallu 20 ans pour que je me réjouisse des mercredis soirs, pour que je les attende avec impatience, et pour que je me délecte de chaque seconde, de chaque mot, de chaque sourire.
Et puis depuis hier il y a elle, elle qui a permis ce changement, qui l'a fait rajeunir de 10 ans, elle qui essaye de savoir ce que j'aime mais qui n'empiète pas sur ma vie, seulement sur mes mercredis. Pourtant ils n'ont pas perdu de leur saveur, au contraire.
J'ai eu encore plus l'impression que le temps s'était arrêté. Déjà 23h pendant l'irish coffee.
Des mercredis soirs sans boule au ventre, sans avoir l'impression que ma place est à 20000 lieues d'ici, sans larmes... Je n'y croyais plus.
Des mercredis soirs au goût de kir pêche, de viande grillée, de rires dans l'air, de coeur léger...
Et moi rien que d'évoquer ces moments à nous j'ai envie d'être à la semaine prochaine."

Note du 27 septembre 2007






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(Dites, comment il s'appelle votre papa à vous?)

Mardi 20 janvier 2009 à 2:01

Je m'abîme à n'en plus finir.
Et vous de répéter : "Il faut prendre soin de toi, tu sais".
Oui, je sais.
Je sais et pourtant je m'use telle une semelle de chaussure à force de me brûler au goudron de la vie.


Sur mon lit j'ai trouvé son t-shirt abandonné là. J'y ai enfoui ma tête, mes poumons ont joué la symphonie de sa peau, et j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. (Kein Liebeskummer, nur ein "Lebenskummer")

Et j'ai serré Basile au creux de ma paume.


Dis c'est par où le chemin pour ne plus se noyer?





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Vendredi 19 décembre 2008 à 0:28

Parfois, tu me manques tellement que ça me fait un vide taille géant en plein milieu du ventre. un trou. comme après une explosion. le néant. et des débris. des tas de choses qui n'étaient pas là avant mais que l'explosion a fait voler en éclats. Et dans ces moments de néant, je comble le vide en enfilant les mots comme sur un collier de perles. Un mot, deux mots, des mots pour toi.
Parfois, j'ai envie de te fabriquer des ailes avec mes mots, des ailes de mots à glisser dans ton dos pour t'envoler très haut, au-dessus des oiseaux.
Parfois, j'ai envie de te glisser mes mots sous la peau pour qu'ils t'accompagnent et te fassent voyager dans des châteaux, à travers des champs de coquelicots. Pour qu'ils te créent un rempart, un cocon tout chaud et doux pour te protéger.
Parfois, je fabrique de longues phrases remplies de jolis mots avec mes doigts usés pour qu'elles viennent te souffler la tendresse que j'ai pour toi, pour qu'elles s'enroulent autour de ton corps telles des caresses.
Parfois, j'ai envie de te coudre mes mots autour du coeur, de te les post-iter sur chaque parcelle de ton corps, pour te rappeler comme je t'aime, même si je suis loin.


Lettre de moi à lui du 20/10/2008

Mercredi 10 décembre 2008 à 13:17

C'est un peu comme si j'avais six maisons et aucune à la fois.
Du coup ma voiture me sert de coquille d'escargot, de carapace de tortue, de maison sur le dos : mon coffre est ma chambre ambulante, un beau bordel. Toujours sur les routes entre l'appartement de maman avec la chambre qui n'a pas grandi, l'appartement vide de papa qui me plaît tant avec mon gros fauteuil, l'appartement transition l'amie de papa au goût de kir pêche, l'appartement en travaux, la maison aux mille sourires avec mes 4 bouts de chou, la maison où l'on se réinvente à deux.
Je trimbale mes affaires comme un âne qu'on charge pour une randonnée de plusieurs jours. J'oublie des affaires par ci, par là, je laisse des habits d'avance pour ne pas être prise au dépourvu si l'envie me prend de dormir ici ou là sans prévenir.
J'ai un peu six maisons et aucune à la fois.


Note du 10 décembre



Ce soir c'est atelier confection d'ailes dans ma septième maison, la colocation éclats-de-rire avec mon Essentielle et zwei deutsche colocs : là où il y a deux machines à coudre, un saxophone, un monocycle et de la magie dans tous les tiroirs.



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"20 heures que je suis debout, j'ai les paupières aussi lourdes que si deux éléphants roses étaient assis dessus. Ma lutine m'a recoloriée. Les ailes ont bien avancé, je dois finir les coutures à la main comme les coussins. J'ai laissé des paillettes et de la craie bleue sur son plancher en souvenir de notre aventure ailée. Vraiment, avenue Victor Hugo, c'est mieux que le paradis."

Note du 11 décembre à 1 heure du matin





Mercredi 5 novembre 2008 à 11:47

Au fond c'est stupide de vouloir combler tout ce vide en mangeant, mangeant et mangeant, parce que le vide ne se remplit pas. Je vais gonfler comme un ballon de baudruche, et au final je serai encore plus pleine de vide.

Note du 04/11/2008

Lundi 13 octobre 2008 à 11:13

Comment trouver les mots pour en parler? Où trouver la source? Comment faire pour guérir? Un vieux démon? Non, pire. Cette peur panique qui s'insinue mine de rien dans vos pensées, dans vos muscles, dans votre poitrine et qui soudain vous étouffe, vous paralyse, vous obsède. Comment conter ce stress qui s'empare de vous dès les premières manifestations de pénombre, lorsque la nuit approche et qu'il va falloir trouver le sommeil. Ce sommeil qui à l'accoutumée s'empare de vous sans prévenir pour vous laisser sombrer dans un repos réparateur, mais qui dès l'approche de l'échéance devient votre pire ennemi. Ce sommeil qui vous fuit, qui vous fait vous tourner et retourner, dans votre lit tout en tournant et retournant les tracas. Ce manque d'oxygène permanent, ces bouffées de panique qui vous donne la désagréable impression d'être au bord de l'évanouissement, cette impuissance et cette démotivation générale. Parfois je voudrais dire : je capitule.

Note du 26/08/08

Jeudi 9 octobre 2008 à 10:39

Aujourd'hui je reprends possession de mon corps, mais surtout de ma tête. Après une longue période d'apnée où je n'étais moi que par intermittence. Le travail s'avère difficile et surtout très long, car je me suis perdue en route, ce fut progressif et vicieux, mais un jour, je me suis rendu compte que je n'étais plus moi.

Note du 20/08/08

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