Dimanche 27 septembre 2009 à 23:57

Mes paupières sont lourdes, une dernière nuit dans le lit trop grand sans lui, ce lit entre les draps duquel encore ce matin je me lovais contre lui.
Je règle le réveil sur 5h50. Les cartons seront matinaux, pas d'autres choix, je suis une dernière minute. Toujours. Et pour la nuit des temps.

http://bulle2coton.cowblog.fr/images/DSCF5301.jpg

Edit : Mainz, mon amour me voilà. C'est mille fois ma ville ici.
J'ai posé mes pieds sur les pavés mainzais ce matin après un stage très chargé et riche en sourires, rencontres, couleurs, et tout le tralala. Ma chambre a un sacré potentiel à cocon de fée.
Je vous raconterai, obligé. (Papa vient demain avec sa femme pour un week-end en famille, et accessoirement pour m'amener mes cartons, vous savez ceux qui m'ont causé tant de misère)


Dimanche 27 septembre 2009 à 11:23

C'est un peu comme si je marchais au bord de la falaise. Sur le fil.



http://bulle2coton.cowblog.fr/images/amoureux.jpg

J'ai ouvert les yeux, j'ai respiré ta peau. Je voulais tout apprendre par coeur le feu de tes cheveux qui crépite dans le noir, l'arrondi de ton nez, la carte de la constellation de ta peau que tes taches de rousseur illuminent comme mille étoiles, la valse de tes respirations. Je voulais tout mettre dans un baluchon, choisir le tissu qui irait avec tes yeux de magicien, le déposer sur le lit, tout mettre dedans, en replier soigneusement les quatre coins puis l'accrocher sur une branche d'olivier et t'emmener partout avec moi. Je voulais tout savoir au millimètre près pour te recréer dans les moindres détails à l'autre bout du monde. Je voulais que cette minute, celle où j'ouvre les yeux un peu avant toi, dure l'éternité. Il n'y aura plus de matin avant des millions de secondes. J'ai pris l'appareil photo et le flash t'éblouissait derrière le rideau fin de tes paupières closes. Je voulais qu'il t'attrape, qu'il te kidnappe, qu'il arrive à te voler mais tes reliefs lui ont échappé, il ne me reste que des clichés plats, de pales copies de toi, des usurpateurs.

Jeudi 24 septembre 2009 à 17:36



J'ai officiellement une adresse et une chambre avec balcon, et parquet, s'il vous plaît!

Mardi 22 septembre 2009 à 10:29



Je me suis réveillée en sursaut après une nuit agitée. On pouvait encore lire entre les draps la trace de son corps tiède dans le lit minuscule. Et au fond de mes yeux siégeait l'effroi. Se prendre la réalité comme une bourrasque sur le visage, c'est comme avoir une boule glacée et pleine d'épines coincée dans la cage thoracique. Encore quatre nuits protégée par la digue rassurante de ses bras. Quatre petits tours et il s'en va. Cinq petits tours et je m'en vais. Je riais, j'imaginais les pavés mainzais sous mes pieds, les vitraux bleus de ma petite église perchée sur la colline, les lumières du Weihnachstmarkt, les Grillen am Rhein. J'avais oublié d'imaginer le froid le soir loin du lit minuscule, le vide au milieu du ventre.


"Parfois tu me manques tellement que ça me fait un vide taille géant en plein milieu du ventre. Un trou, comme après une explosion. Le néant. Et des débris." 20/10/2008



Mercredi 16 septembre 2009 à 13:00



http://bulle2coton.cowblog.fr/images/EtoileDeCiel.jpg

Samedi 12 septembre 2009 à 23:09

Lisou a pris les moindres détails de l'appartement en photo avec la dragonne bien accrochée autour du poignet "même les tabourets" pour montrer à Thomas parce qu'il n'est jamais venu chez eux.
Heureusement que j'ai un sacré amoureux d'ailleurs. Au parc il a amené un diabolo. Qu'est-ce qu'on dit à des enfants qui n'ont pas encore dix ans quand on doit aller récupérer leur grand frère dans un endroit pareil. J'ai eu des frissons dans la salle d'attente avec les murs jaunes. On aurait dit la sécu, ou l'ANPE. Tout sauf un commissariat au fond.
Quand on est un enfant perdu, on a besoin de parenthèse et de légèreté. J'ai pensé à Seb et Lisou, récupérés chez Thomas avec de la grenadine et du goûter. A la soirée paillette avant que maman ne revienne et que le quotidien ne relance sa grande roue qui écrase tout sur son passage.
Lisou a pris les moindres détails de l'appartement en photo avec la dragonne bien accrochée autour du poignet "même les tabourets".
http://bulle2coton.cowblog.fr/images/DSCF4913.jpg
Alors, je n'avais plus de batterie pour filmer leurs éclats de rire géants qui s'envolaient dans la cuisine quand on mangeait nos crêpes, ni pour la cabane magique qu'on s'est fabriquée pour raconter des histoires à la lampe de poche, ni pour l'assiette de crêpes dans le frigo pas terminées pour cause de "mal de ventre tellement on a rigolé" et qui feront notre joie au petit déjeuner, ni pour ma fin de soirée seule dans la salle de bain à frotter un pyjama de petite fille rose à rubans plein de nutella et à escalader la baignoire pour tenter de l'accrocher tout en haut sur la barre du rideau pour sécher jusqu'au prochaine crêpes.
Ce sont les yeux pailletés de ces enfants-là, ceux qui n'ont rien, qui comptent le p
lus.

Demain c'est pique-nique au bord du lac.


Lisou a pris les moindres détails de l'appartement en photo avec la dragonne bien accrochée autour du poignet "même les tabourets", qu'elle disait avec sa petite voix fluette, mais avant que la photographe-reporter ne sévisse, j'avais quand même réussi à voler quelques clichés de mes cuistos ultra concentrés.

http://bulle2coton.cowblog.fr/images/DSCF4865.jpg

Jeudi 10 septembre 2009 à 10:39

De la magie en pagaille de boîte aux lettres.
Dans moins de trois semaines ma boîte change d'adresse, je ne sais pas encore exactement à quoi ressemblera l'endroit où j'élirai domicile, grand, petit, seule, en WG, en ville, à l'orée des bois, mais je sais que vous trouverez encore le chemin de ma boîte, que sur mes murs il y aura la peinture de Julie, les photos de Margot, Julie, Solveig, et les grimaces des copains, la carte du Maroc de Marion, dans mon armoire le T-Shirt de Solveig, sur mon lit les doudous de Pacôme, au fond de mes poches les étoiles de Delphine, dans ma salle de bain les canards de Camille, Thomas, Solveig, Claire, Clara, et tant d'autres, dans mon sac Basile, et quelque part le cadeau surprise que fabrique l'amoureux en cachette depuis des mois, autour de mon poignet le bracelet de Marion, sans oublier dans mes tiroirs les cadeauxdedépartpourquetusachesLéaqu'onseratouslà. Je sais que ce chez moi, peu importe ses caractéristiques, il aura un parfum d'enfance, un goût de sucré et de gourmandises, un air de nid douillet, des murs de magie. Il y aura vos mots sous ma peau et ma caisse à épistolaire, ma machine à coudre, mon carnet d'adresse.

http://bulle2coton.cowblog.fr/images/DSCF4841.jpghttp://bulle2coton.cowblog.fr/images/DSCF4846.jpg


Cet été je n'ai pas eu le temps de vous remercier de ces grosses enveloppes marrons qui débordaient de trésors, alors pour me rattraper j'écris vos adresses de mille couleurs dans mon nouveau carnet, et vous recevrez un peu de moi de l'autre côté du Rhin.



http://bulle2coton.cowblog.fr/images/DSCF4858.jpg

Lundi 7 septembre 2009 à 18:30

Je ne suis pas une grande. Depuis presque trois mois je travaille avec des responsabilités d'adultes. Directrice adjointe, c'est un mot de grand, avec des responsabilités de grand, du sérieux de grand.
Et pourtant, aujourd'hui quand j'ai reçu le mail, j'ai fondu en larmes. Des torrents. Un chagrin de petite fille. Irrationnel, imprévisible, un orage.
J'avais envie de me rouler par terre, de faire un caprice, de hurler.
Et j'étais là à pleurer avec mon papa au téléphone qui me disait avec un ton de grande personne "ça ne sert à rien de te mettre dans des états pareils". 

J'ai les yeux encore rouges. Les sanglots se sont tus. Ils sont tapis derrière ma poitrine, près à resurgir à chaque instant.
La vie est imprévisible, incontrôlable. J'ai beau le savoir, quand elle me fait un pied de nez, je ne peux pas m'empêcher d'être une enfant qui pleure de ne pas avoir eu ce qu'elle voulait.

Parfois j'aimerais être une grande. Assez grande pour me taper sur l'épaule et me dire, ce n'est rien, dans la vie il y a des choses plus importantes tu le sais bien, tu trouveras une solution. Mais je ne suis qu'une petite fille qui veut se réfugier sous la couette et attendre que la solution arrive toute seule à tire d'ailes.
 

Jeudi 3 septembre 2009 à 14:11

Je viens de bafouiller trois mots en allemand au téléphone avec la demoiselle qui attribue les appartements étudiants. J'ai un accordéon dans le ventre.

Edit du lundi 07/09 : beaucoup de choses se jouent aujourd'hui, le stress abandonné depuis des mois entre les cartons de ma chambre et les vêtements éparpillés sur le lit a retrouvé le chemin de ma gorge et comprime mes poumons.

Dans trois semaines l'Allemagne. Mainz. L'oxygène.


Dans un peu plus d'un mois et demi mon anniversaire à des centaines de kilomètres d'ici.


http://bulle2coton.cowblog.fr/images/DSCF2456.jpg

Je prends un ruban, un doux, un avec des pois, je le noue autour de ma tête sur mes yeux fermés et je saute à pieds joints direction Zukunft.


<< Conjuguez-moi au futur | 1 | Conjuguez-moi au passé >>

Créer un podcast