Tes paupières closes, de quelles couleurs sont tes rêves? Tu sembles si paisible et je te contemple, toi mon port d'attache. En effleurant tes contours, de tes cheveux à ta nuque, ton dos, tes hanches, je me rends compte à quel point tu es devenu mon monde. Mon phare dans la tempête au bord des falaises, mon référentiel. Ton sourire pour unité de mesure, ton souffle pour tempo. Je m'approche, colle ma peau contre la tienne et ton coeur tel un chef d'orchestre bat la mesure pour le mien. A l'unisson ils entonnent une douce symphonie. Je ferme les yeux, tu m'attrapes la main et j'accepte enfin de m'endormir en laissant mes peurs sur la table de chevet. Ce n'est que quelques heures plus tard, seule dans ce train à la tombée de la nuit que la digue cède. Je pleux. Je pleure, il pleut, je ne fais qu'un avec le monde et dans le reflet scintillant des gouttes de pluie sur la vitre je réalise enfin que ce soir je devrais m'endormir sans toi.