Mes paupières sont lourdes, une dernière nuit dans le lit trop grand sans lui, ce lit entre les draps duquel encore ce matin je me lovais contre lui.
Je règle le réveil sur 5h50. Les cartons seront matinaux, pas d'autres choix, je suis une dernière minute. Toujours. Et pour la nuit des temps.
Edit : Mainz, mon amour me voilà. C'est mille fois ma ville ici.
J'ai posé mes pieds sur les pavés mainzais ce matin après un stage très chargé et riche en sourires, rencontres, couleurs, et tout le tralala. Ma chambre a un sacré potentiel à cocon de fée.
Je vous raconterai, obligé. (Papa vient demain avec sa femme pour un week-end en famille, et accessoirement pour m'amener mes cartons, vous savez ceux qui m'ont causé tant de misère)
Dimanche 27 septembre 2009 à 23:57
Dimanche 27 septembre 2009 à 11:23
Jeudi 24 septembre 2009 à 17:36
Mardi 22 septembre 2009 à 10:29
"Parfois tu me manques tellement que ça me fait un vide taille géant en plein milieu du ventre. Un trou, comme après une explosion. Le néant. Et des débris." 20/10/2008
Samedi 12 septembre 2009 à 23:09
Heureusement que j'ai un sacré amoureux d'ailleurs. Au parc il a amené un diabolo. Qu'est-ce qu'on dit à des enfants qui n'ont pas encore dix ans quand on doit aller récupérer leur grand frère dans un endroit pareil. J'ai eu des frissons dans la salle d'attente avec les murs jaunes. On aurait dit la sécu, ou l'ANPE. Tout sauf un commissariat au fond.
Quand on est un enfant perdu, on a besoin de parenthèse et de légèreté. J'ai pensé à Seb et Lisou, récupérés chez Thomas avec de la grenadine et du goûter. A la soirée paillette avant que maman ne revienne et que le quotidien ne relance sa grande roue qui écrase tout sur son passage.
Lisou a pris les moindres détails de l'appartement en photo avec la dragonne bien accrochée autour du poignet "même les tabourets".
Alors, je n'avais plus de batterie pour filmer leurs éclats de rire géants qui s'envolaient dans la cuisine quand on mangeait nos crêpes, ni pour la cabane magique qu'on s'est fabriquée pour raconter des histoires à la lampe de poche, ni pour l'assiette de crêpes dans le frigo pas terminées pour cause de "mal de ventre tellement on a rigolé" et qui feront notre joie au petit déjeuner, ni pour ma fin de soirée seule dans la salle de bain à frotter un pyjama de petite fille rose à rubans plein de nutella et à escalader la baignoire pour tenter de l'accrocher tout en haut sur la barre du rideau pour sécher jusqu'au prochaine crêpes.
Ce sont les yeux pailletés de ces enfants-là, ceux qui n'ont rien, qui comptent le plus.
Demain c'est pique-nique au bord du lac.
Lisou a pris les moindres détails de l'appartement en photo avec la dragonne bien accrochée autour du poignet "même les tabourets", qu'elle disait avec sa petite voix fluette, mais avant que la photographe-reporter ne sévisse, j'avais quand même réussi à voler quelques clichés de mes cuistos ultra concentrés.
Jeudi 10 septembre 2009 à 10:39
Dans moins de trois semaines ma boîte change d'adresse, je ne sais pas encore exactement à quoi ressemblera l'endroit où j'élirai domicile, grand, petit, seule, en WG, en ville, à l'orée des bois, mais je sais que vous trouverez encore le chemin de ma boîte, que sur mes murs il y aura la peinture de Julie, les photos de Margot, Julie, Solveig, et les grimaces des copains, la carte du Maroc de Marion, dans mon armoire le T-Shirt de Solveig, sur mon lit les doudous de Pacôme, au fond de mes poches les étoiles de Delphine, dans ma salle de bain les canards de Camille, Thomas, Solveig, Claire, Clara, et tant d'autres, dans mon sac Basile, et quelque part le cadeau surprise que fabrique l'amoureux en cachette depuis des mois, autour de mon poignet le bracelet de Marion, sans oublier dans mes tiroirs les cadeauxdedépartpourquetusachesLéaqu'onseratouslà. Je sais que ce chez moi, peu importe ses caractéristiques, il aura un parfum d'enfance, un goût de sucré et de gourmandises, un air de nid douillet, des murs de magie. Il y aura vos mots sous ma peau et ma caisse à épistolaire, ma machine à coudre, mon carnet d'adresse.
Cet été je n'ai pas eu le temps de vous remercier de ces grosses enveloppes marrons qui débordaient de trésors, alors pour me rattraper j'écris vos adresses de mille couleurs dans mon nouveau carnet, et vous recevrez un peu de moi de l'autre côté du Rhin.
Lundi 7 septembre 2009 à 18:30
Et pourtant, aujourd'hui quand j'ai reçu le mail, j'ai fondu en larmes. Des torrents. Un chagrin de petite fille. Irrationnel, imprévisible, un orage.
J'avais envie de me rouler par terre, de faire un caprice, de hurler.
Et j'étais là à pleurer avec mon papa au téléphone qui me disait avec un ton de grande personne "ça ne sert à rien de te mettre dans des états pareils".
J'ai les yeux encore rouges. Les sanglots se sont tus. Ils sont tapis derrière ma poitrine, près à resurgir à chaque instant.
La vie est imprévisible, incontrôlable. J'ai beau le savoir, quand elle me fait un pied de nez, je ne peux pas m'empêcher d'être une enfant qui pleure de ne pas avoir eu ce qu'elle voulait.
Parfois j'aimerais être une grande. Assez grande pour me taper sur l'épaule et me dire, ce n'est rien, dans la vie il y a des choses plus importantes tu le sais bien, tu trouveras une solution. Mais je ne suis qu'une petite fille qui veut se réfugier sous la couette et attendre que la solution arrive toute seule à tire d'ailes.
Jeudi 3 septembre 2009 à 14:11
Edit du lundi 07/09 : beaucoup de choses se jouent aujourd'hui, le stress abandonné depuis des mois entre les cartons de ma chambre et les vêtements éparpillés sur le lit a retrouvé le chemin de ma gorge et comprime mes poumons.
Dans trois semaines l'Allemagne. Mainz. L'oxygène.
Dans un peu plus d'un mois et demi mon anniversaire à des centaines de kilomètres d'ici.
Je prends un ruban, un doux, un avec des pois, je le noue autour de ma tête sur mes yeux fermés et je saute à pieds joints direction Zukunft.
Samedi 29 août 2009 à 23:22
Il était une fois un prince qui voulait épouser une princesse, mais une vraie princesse. Il fit le tour de la terre pour en trouver une mais il y avait toujours quelque chose qui clochait ; des princesses, il n'en manquait pas, mais étaient-elles de vraies princesses ? C'était difficile à apprécier, toujours une chose ou l'autre ne lui semblait pas parfaite. Il rentra chez lui tout triste, il aurait tant voulu avoir une véritable princesse.
Un soir, par un temps affreux, éclairs et tonnerre, cascade de pluie que c'en était effrayant, on frappa à la porte de la ville et le vieux roi lui-même alla ouvrir.
C'était une princesse qui était là dehors. Mais grands dieux ! de quoi avait-elle l'air dans cette pluie, par ce temps ! L'eau coulait de ses cheveux et de ses vêtements, entrait par la pointe de ses chaussures et ressortait par le talon... et elle prétendait être une véritable princesse !
— Nous allons bien voir ça, pensait la vieille reine, mais elle ne dit rien. Elle alla dans la chambre à coucher, retira la literie et mit un petit pois au fond du lit ; elle prit ensuite vingt matelas qu'elle empila sur le petit pois et, par-dessus, elle mit encore vingt édredons en plumes d'eider. C'est là-dessus que la princesse devrait coucher cette nuit-là.
Au matin, on lui demanda comment elle avait dormi.
— Affreusement mal, répondit-elle, je n'ai presque pas fermé l'oeil de la nuit. Dieu sait ce qu'il y avait dans ce lit. J'étais couchée sur quelque chose de si dur que j'en ai des bleus et des noirs sur tout le corps ! C'est terrible !
Alors, ils reconnurent que c'était une vraie princesse puisque, à travers les vingt matelas et les vingt édredons en plume d'eider, elle avait senti le petit pois. Une peau aussi sensible ne pouvait être que celle d'une authentique princesse.
Le prince la prit donc pour femme, sûr maintenant d'avoir une vraie princesse et le petit pois fut exposé dans le cabinet des trésors d'art, où on peut encore le voir si personne ne l'a emporté.
Et ceci est une vraie histoire.
(Léa, je. Je l'ai mis là. Pour pouvoir le lire, le relire. Pour tout le monde.
Et même ceux qui connaissent déjà. On ne sourit jamais assez qu'en lisant des contes.)
PS : Mets le hors ligne dès que tu le shoutaieras, ne t'inquiète pas, j'en serai raive aussi)