J'étais là avec les bougies dans les bougeoirs rouges, la guirlande multicolore, assise dans le hamac à manger des fraises tagada et en tournant la tête à droite je suis tombée sur la pile d'enveloppes kraft qui gisait là; c'est à ce moment précis que je repensé à la minuscule Léa. Penser à soi comme si on pensait à une tierce personne peut vous retourner le ventre le temps d'un battement de cœur. J'ai fermé fort les yeux pour essayer de regarder à l'intérieur pour chercher la couleur de mes yeux d'enfant mais je n'ai vu que ce gouffre tellement immense. Ce que je cherchais à savoir plus précisément c'était quel goût avaient les fraises tagada quand je préférais les manger pendant que je faisais mes devoirs, quand je ne connaissais pas les ordinateurs, mais tout ce que j'ai réussi à voir c'était l'immense détresse au fond des yeux de cette fille, l'immense détresse au fond de mes yeux de presque grande, de ne pas me souvenir de ce goût, de ne pas me souvenir de comment je faisais pour ne pas avoir peur de l'échec, pour aimer étaler un à un mes cahiers sur mon lit et passer des heures à faire des devoirs pour dans mille semaines, et surtout surtout de ne pas me souvenir comment cette petite fille était devenue ce que je suis aujourd'hui. Je ne vois pas le fil qui se déroule et qui immanquablement me relie à elle. Je vois juste comme deux falaises avec un trou au milieu.
Samedi 23 janvier 2010 à 20:07
J'étais là avec les bougies dans les bougeoirs rouges, la guirlande multicolore, assise dans le hamac à manger des fraises tagada et en tournant la tête à droite je suis tombée sur la pile d'enveloppes kraft qui gisait là; c'est à ce moment précis que je repensé à la minuscule Léa. Penser à soi comme si on pensait à une tierce personne peut vous retourner le ventre le temps d'un battement de cœur. J'ai fermé fort les yeux pour essayer de regarder à l'intérieur pour chercher la couleur de mes yeux d'enfant mais je n'ai vu que ce gouffre tellement immense. Ce que je cherchais à savoir plus précisément c'était quel goût avaient les fraises tagada quand je préférais les manger pendant que je faisais mes devoirs, quand je ne connaissais pas les ordinateurs, mais tout ce que j'ai réussi à voir c'était l'immense détresse au fond des yeux de cette fille, l'immense détresse au fond de mes yeux de presque grande, de ne pas me souvenir de ce goût, de ne pas me souvenir de comment je faisais pour ne pas avoir peur de l'échec, pour aimer étaler un à un mes cahiers sur mon lit et passer des heures à faire des devoirs pour dans mille semaines, et surtout surtout de ne pas me souvenir comment cette petite fille était devenue ce que je suis aujourd'hui. Je ne vois pas le fil qui se déroule et qui immanquablement me relie à elle. Je vois juste comme deux falaises avec un trou au milieu.
Lundi 18 janvier 2010 à 1:18
Je ne me lasse pas des courbes que ta voix dessine en s'enroulant dans les fils du téléphone. A ne plus fermer les yeux, je ne distingue plus le vrai du faux. J'ai cessé de respirer, les aiguilles ne tournent plus rond, le temps est en suspens.
Dimanche 17 janvier 2010 à 15:57
C'est toi qui a tout compris à la vie Marion.
Mercredi 13 janvier 2010 à 1:11
La valse nocturne de mes nuits blanches, ou le ballet des ombres sur le grand mur blanc,
Mardi 12 janvier 2010 à 20:23
Tu es incontestablement une friandise acidulée,
un conte de fée, la douceur née.
un conte de fée, la douceur née.
Lundi 11 janvier 2010 à 17:07
J'ai fait mille fois le tour de la ville pour trouver de la poudre d'amandes blanche, mais ce fut mission impossible (tu avais raison Süsse, j'aurais du en ramener de Berlin). J'ai en revanche trouver de l'extrait d'amande amère, il ne me reste plus qu'à me transformer en usine à galettes des rois pour l'école. Je rentre de courses avec un sac rempli de fruits, vive les clémentines, les bananes et les pommes. J'ai acheté du Guten Morgen Saft (jus de fruit "bonne matinée" que je bois en plein après-midi avec l'impression d'être une clandestine Majuscule. Au fond du sac quatre nouveaux livres en allemand choisis sur les conseils de la libraire tellement douce et trop maquillée à la fois. Et si la pente était moins pentue que prévue, et si le trou était moins profond. Et si tout ce truc de vide, de peur, de chute, ce n'était qu'un effet d'optique?
Samedi 9 janvier 2010 à 11:59
Der Augenblick ist die einzige Ewigkeit, die es gibt.
Mercredi 6 janvier 2010 à 20:14
J'ai planté mes yeux dans les siens, ses yeux tellement identiques que c'en est parfois effrayant. Elle savait, elle comprenait, sans qu'un seul mot ne sorte de ma gorge. Des semaines que j'ai disparu. Je n'écris plus, je ne réponds plus aux mails, aux sms, au téléphone. J'ai pris un bain de vie. Vous savez, où tout est réel, où on peut toucher les gens auxquels on s'adresse, où on peut pleurer dans des vrais bras, où ce qui est existe est seulement ce qui est proche. Pendant deux semaines, le monde se résumait à ce que je pouvais toucher, entendre, voir, sentir. Surtout ne pensez pas que je n'accorde aucune importance aux personnes, qui sont loin, ou que je n'ai pas encore rencontrées, bien au contraire. Seulement penser au virtuel, à l'irréel, à l'imaginaire, m'amenait à penser à mes peurs, à ses cours auxquels je suis inscrite mais que je ne suis pas vraiment, à ces listes de choses à faire en suspens, tout ce qui n'était pas écrit, pas concret, restait du domaine de l'inexistant. Voilà. J'ai passé deux semaines à croire que ma vie c'était les vacances, les repas de famille, les après-midi thé/ballons de baudruche/cookies au chocolat blanc/cannelés/fondant au coeur coulant de nutella/cake au citron/nuages en polaire blanche/sourires géants, la valise éventrée au pied du lit, une parenthèse qui commence par l'anniversaire de ma soeur et finit par celui de mon papa. Pendant quelques jours j'ai vraiment cru qu'on pouvait passer une vie entière comme ça. Et puis je suis montée dans le train, ma valise avait presque été bouclée la veille ce qui est un exploit. Après une journée de train je suis là. Une journée, c'est pour fermer le chapitre, tourner la page, en commencer un nouveau. Une journée à trimballer une valise noire presque plus grande que moi, un sac de pâtes feuilletées, un sac à main énorme, et le sac à dos fluo rempli de cours et de travail que j'avais oublié chez Quentin, celui emmené seulement pour me donner bonne conscience et que je n'ai finalement pas ouvert des vacances. J'avais l'impression de porter le poids de mes doutes, le boulet de mes non projets, l'incertitude, la bonne conscience, au fond, c'est vraiment lourd tout ça. Et puis je suis ici, malade, cachée sous ma couette. Elle l'avait dit. Tu es toujours malade quand tu rentres. J'ai pris froid pendant les 10h de train près de la porte. Je suis malade de ne pas savoir où est ma place. Quand on me demande si je suis contente d'y retourner, je ne sais pas comment choisir mes mots. Bien sûr qu'au fond je suis contente, d'être là, oui, quand j'y suis je sais qu'il fallait que je vienne, mais le plus dur au fond, c'est de partir.
Berlin, bricole-moi une cabane magique.
Berlin, bricole-moi une cabane magique.
Jeudi 17 décembre 2009 à 19:15
C'est les vacances. J'ai essayé de tout caser dans mon immense grande valise plus grande que moi tu meurs. Bien sûr, ça ne rentre pas. J'ai peur. J'ai froid. Bientôt je débranche l'ordinateur et j'éteins la lumière, demain est un autre jour.
Mardi 15 décembre 2009 à 17:40
Une enveloppe rouge dormait au fond de la boîte aux lettres. J'ai reconnu l'écriture au premier coup d'oeil et l'ai décachetée à l'aide ma clé. Je l'ai lue sur le trajet pour l'école même si j'avais oublié mes gants et que c'était une folie de garder les mains loin de ses poches.