Lundi 7 septembre 2009 à 18:30

Je ne suis pas une grande. Depuis presque trois mois je travaille avec des responsabilités d'adultes. Directrice adjointe, c'est un mot de grand, avec des responsabilités de grand, du sérieux de grand.
Et pourtant, aujourd'hui quand j'ai reçu le mail, j'ai fondu en larmes. Des torrents. Un chagrin de petite fille. Irrationnel, imprévisible, un orage.
J'avais envie de me rouler par terre, de faire un caprice, de hurler.
Et j'étais là à pleurer avec mon papa au téléphone qui me disait avec un ton de grande personne "ça ne sert à rien de te mettre dans des états pareils". 

J'ai les yeux encore rouges. Les sanglots se sont tus. Ils sont tapis derrière ma poitrine, près à resurgir à chaque instant.
La vie est imprévisible, incontrôlable. J'ai beau le savoir, quand elle me fait un pied de nez, je ne peux pas m'empêcher d'être une enfant qui pleure de ne pas avoir eu ce qu'elle voulait.

Parfois j'aimerais être une grande. Assez grande pour me taper sur l'épaule et me dire, ce n'est rien, dans la vie il y a des choses plus importantes tu le sais bien, tu trouveras une solution. Mais je ne suis qu'une petite fille qui veut se réfugier sous la couette et attendre que la solution arrive toute seule à tire d'ailes.
 

Samedi 6 juin 2009 à 17:14

Et j'ai pleuré sans prévenir, sans m'arrêter dans le lit minuscule. Et il a enlevé l'eau avec des seaux en la jetant à la mer pour ne pas que le navire coule. Il a posé sa main sur ma tête, s'est allongé près de moi et n'a rien dit. Je n'arrivais plus à respirer. Des mois que je retenais cet océan. Des semaines que je sentais mes poumons gonflés, mes reins chargés d'eau salée, mes paupières lourdes. Des jours que je savais que je ne resterais pas hermétique longtemps. Et j'ai pleuré sans prévenir, sans m'arrêter dans le lit minuscule. Il a gonflé les ballons orange et les a laissés voler dans la chambre. Il a mis de la musique qui fait sourire et il s'est allongé près de moi et n'a rien dit. Je ne sais plus quelle heure il était quand j'ai retrouvé une respiration plus calme. J'étais légère. Il m'a entourée de ses bras, et j'ai senti ses bras à elle aussi, elle qui n'était plus là, elle s'enroulait autour de moi et elle me disait qu'elle ne m'en voulait pas.

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"Car pour une marine douce je me la coule douce Marin de Peau douce une marine douce"
 

Jeudi 14 mai 2009 à 17:34

J'ai reçu un mail du Centre International d'Etudes Pédagogiques. Un de ceux qui donnent envie de danser sous la pluie, de sauter du plongeoir des sept mètres même si j'ai vraiment plus que plus que peur et que je me suis dit jamais, jamais, et de faire des promesses de lendemains ensoleillés. L'année prochaine ce sera comme il y a deux ans, en encore plus mieux.


(J'ai aussi reçu mon colis d'Angleterre et mes housses de couette deux mètres sur deux mètres de La Redoute commandée au rayon enfant parce que ce sont les seuls modèles qui me plaisaient pour de vrai, quelques photos à venir, mon retard d'épistolaire diminue, ma boule au ventre disparait peu à peu, j'ai pris le mois de mai par les cornes et je lui ai ordonné de passer sans me laisser des cicatrices trop dures à réparer)




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Il y a des coquelicots dans la cour de l'école primaire.

Mardi 12 mai 2009 à 19:57

J'avais écrit. J'ai tout effacé.
Tous les matins depuis le retour de la colonie je regarde mes cinq bracelets de perles sur mon poignet gauche et je les recompte. Inlassablement. Comme s'il fallait se raccrocher à ça. Comme si tout ne tenait qu'à ces cinq fils. Dès que je les vois, et qu'après les avoir recomptés plusieurs fois je suis certaine qu'ils sont encore là tous les cinq, je me dis que ça va, alors. Oui. Ca va, alors.
J'ai accroché de la couleur à mon poignet. Et j'en ai besoin partout, par petites touches. Mes t-shirts unis pour les colonies, mon sac-oiseau rouge, mes nouvelles chaussures vertes, vraiment vertes.
Un, deux, trois, quatre, cinq. Ca va, alors.

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Dimanche 15 mars 2009 à 11:23

Il n'est rien de plus doux que les "flocons d'avoine, lait de soja, cassonade" bouillants du dimanche matin.


Ne pas savoir comment vous remerciez de la magie de vos mots courage qui rafistolent.

Samedi 14 février 2009 à 13:08

Dormir dans le lit minuscule. Nos corps ne s'entrechoquent plus.
Valser en harmonie. Nos bras et nos jambes tricotent le ballet de nos coeurs.
Ses bras m'enlacent dans son sommeil, ma tête a façonné le creux de son cou.
Se réveiller à la douceur de ses taches de rousseur les dessiner du bout des doigts.
Sourire de ses délicieux baisers alors qu'il est à peine réveillé. Sa bouche trouve éternellement le chemin de la mienne, même les yeux fermés.


Je souris de ces prémisses d'habitudes qui n'en seront jamais.


Nous, c'est l'éternité. Un point c'est tout.

Jeudi 22 janvier 2009 à 14:39

Mondieujemeurs.





 
J'ai reçu un mail de David Foenkinos !

Mercredi 14 janvier 2009 à 12:54

article du 18 août 2007. J'aurais finalement mis deux ans avant d'y retourner.

 
Ca y est mes pieds ont quitté le sol de ma ville, mais seulement mes pieds.
Ce fut douloureux.
Mais mon coeur et ma tête sont restés.
Je les récupère dans un an quand mes pieds refouleront le sol sacré.
Comment survivre sans coeur me demanderez-vous? Et bien en attendant je vous ai vous, vous à qui
j'avais donné à chacun un petit bout de mon coeur avant de m'en aller.
Pendant cette année de transition, c'est vous qui me ferez vivre.
Savoir déposer sa vie entre les mains de ceux qu'on aime.


Je n'avais pas réalisé à quel point tout ça me manquerait

[mon appartement avec des trous dans le mur
l'Eisgrub et sa bière inégalable
La ligne de bus 64/65 qui reliait mon chez-moi à l'université et qui passait par tous les endroits qu j'affectionnais [la rue aux immenses maisons, le parc aux flamands roses, le citrus et son toit en herbe, le Cinestar, le Medina et son sol ensablé, l'Eisgrub, la place du marché, Höffchen et tous ses rendez-vous, l'Eglise Rococo, le Römerpassage et son glacier, le Maxim et ses petits déjeuner, la gare et toute son histoire, et l'université et son jardin botanique...]
les sushis à des prix abordables
cette sensation de liberté
ces gens qui m'ont beaucoup appris
]

Ce n'est pas un livre qui se ferme, seulement une page qui se tourne



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Alexbar Mainz August 2007



Et pour suivre le chemin de ces quelques souvenirs jusqu'au bout il faudra cliquer sur les photo, jusqu'à la petite robe.


Vendredi 9 janvier 2009 à 21:08

Hier on s'est encore réveillés dans le lit trop grand de l'appartement trop vide. Mais c'était différent. Pas du tout comparable. Le lit, il était toujours aussi grand pourtant. Mais lui, il était soudain à portée de cheveu, d'un seul cheveu. Il était là tout contre moi. Toute la nuit. Il m'a fait sourire quand il m'a secouée du canapé pour me dire qu'on s'y était endormis mais que là c'était vraiment l'heure d'aller au lit. On s'est endormis sur le canapé. Un peu comme si on avait peur que ce grand lit nous sépare à nouveau. Comme un mur. Un mur de néant. Mais qui ne sépare pas les coeurs qui s'offrent des fleurs. Et puis je me suis allongée et il a passé son bras autour de moi, et j'ai frémi de douceur. Doux, c'est un mot qui lui colle à la peau. Et je frémis de douceur, et je tressaille de passion, et je tombe amoureuse chaque fois qu'il m'inonde de douceur, ce qui équivaut environ à mille fois par seconde. Bref pour en revenir à nos moutons, ceux qui sautent par-dessus les barrières pour s'endormir, et bien quand il a passé son bras autour de bras, j'ai su qu'il me serrait toute la nuit, et je me suis endormie au premier mouton. Et hier au réveil, son bras était autour de moi, ma tête au creux de son cou, et je souriais en mille.

 
Le début *



Ce n'est pas pour autant qu'on achètera un lit aussi grand. Je tiens même en largeur dedans. Quelle idée de fabriquer des lits aussi grands? C'est pour les couples qui se disputent? C'est pour ceux qui aiment dormir à plusieurs? En tous cas ce n'est pas pour nous.

 

Mercredi 7 janvier 2009 à 9:50

Jamais nous n'achèterons un lit aussi grand, jamais.
Je me suis réveillée et j'ai vu son corps à l'autre bout du lit, de le voir comme ça à portée de bras, ça me tord tout à l'intérieur un peu comme si un chasse-neige s'amusait dans mon ventre à faire des loopings pour chasser la neige qu'il n'y a pas. D'habitude, il est à portée de main. Je me réveille et il est enroulé autour de moi comme les décorations lumineuses de Noël ornent un sapin. Je penche la tête à gauche et elle trouve le creux de son cou. Je me délice de sa douceur. Je frémis de ses cheveux qui chante l'éclat d'un feu de cheminée. Mais aujourd'hui, je ne vois que son dos clair que je peux à peine effleurer en tendant le bras. Dans ce lit, même si on étend les bras, les jambes, comme si on voulait prendre mille centimètres d'un coup, même si on roule sur le côté, on a encore trop de vide, trop d'espace, trop de liberté étouffante avant de se cogner au corps de l'autre, avant qu'il ne pose sa tête sur mon ventre bouillant le matin, avant que je puisse passer mon bras par-dessus son épaule ou glisser ma main dans ses cheveux sauvages. J'ai presque envie de hurler mais avec tout ce vide ça résonnerait sur sa peau. Alors je roule, je roule, je roule jusqu'à sentir la tendresse de son corps et au moment où je dépose un baiser sur ses lèvres endormies il ouvre les yeux et je lui fais promettre que jamais, jamais nous n'achèterons un si grand lit, jamais.


La suite *
 

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