Et j'ai pleuré sans prévenir, sans m'arrêter dans le lit minuscule. Et il a enlevé l'eau avec des seaux en la jetant à la mer pour ne pas que le navire coule. Il a posé sa main sur ma tête, s'est allongé près de moi et n'a rien dit. Je n'arrivais plus à respirer. Des mois que je retenais cet océan. Des semaines que je sentais mes poumons gonflés, mes reins chargés d'eau salée, mes paupières lourdes. Des jours que je savais que je ne resterais pas hermétique longtemps. Et j'ai pleuré sans prévenir, sans m'arrêter dans le lit minuscule. Il a gonflé les ballons orange et les a laissés voler dans la chambre. Il a mis de la musique qui fait sourire et il s'est allongé près de moi et n'a rien dit. Je ne sais plus quelle heure il était quand j'ai retrouvé une respiration plus calme. J'étais légère. Il m'a entourée de ses bras, et j'ai senti ses bras à elle aussi, elle qui n'était plus là, elle s'enroulait autour de moi et elle me disait qu'elle ne m'en voulait pas.
"Car pour une marine douce je me la coule douce Marin de Peau douce une marine douce"
"Car pour une marine douce je me la coule douce Marin de Peau douce une marine douce"
Je suis malade, je crois. Je ne sais pas pourquoi. Il y a trop de choses, "là haut", dans ma tête... Trop de gens. Trop de souvenirs, trop de peines. Mes souvenirs... Ils me font faire n'importe quoi. Et. C'est encore pire après.
Je te toi. Et t'envoie encore et encore du sable de Bretagne.