Jamais nous n'achèterons un lit aussi grand, jamais.
Je me suis réveillée et j'ai vu son corps à l'autre bout du lit, de le voir comme ça à portée de bras, ça me tord tout à l'intérieur un peu comme si un chasse-neige s'amusait dans mon ventre à faire des loopings pour chasser la neige qu'il n'y a pas. D'habitude, il est à portée de main. Je me réveille et il est enroulé autour de moi comme les décorations lumineuses de Noël ornent un sapin. Je penche la tête à gauche et elle trouve le creux de son cou. Je me délice de sa douceur. Je frémis de ses cheveux qui chante l'éclat d'un feu de cheminée. Mais aujourd'hui, je ne vois que son dos clair que je peux à peine effleurer en tendant le bras. Dans ce lit, même si on étend les bras, les jambes, comme si on voulait prendre mille centimètres d'un coup, même si on roule sur le côté, on a encore trop de vide, trop d'espace, trop de liberté étouffante avant de se cogner au corps de l'autre, avant qu'il ne pose sa tête sur mon ventre bouillant le matin, avant que je puisse passer mon bras par-dessus son épaule ou glisser ma main dans ses cheveux sauvages. J'ai presque envie de hurler mais avec tout ce vide ça résonnerait sur sa peau. Alors je roule, je roule, je roule jusqu'à sentir la tendresse de son corps et au moment où je dépose un baiser sur ses lèvres endormies il ouvre les yeux et je lui fais promettre que jamais, jamais nous n'achèterons un si grand lit, jamais.
Je me suis réveillée et j'ai vu son corps à l'autre bout du lit, de le voir comme ça à portée de bras, ça me tord tout à l'intérieur un peu comme si un chasse-neige s'amusait dans mon ventre à faire des loopings pour chasser la neige qu'il n'y a pas. D'habitude, il est à portée de main. Je me réveille et il est enroulé autour de moi comme les décorations lumineuses de Noël ornent un sapin. Je penche la tête à gauche et elle trouve le creux de son cou. Je me délice de sa douceur. Je frémis de ses cheveux qui chante l'éclat d'un feu de cheminée. Mais aujourd'hui, je ne vois que son dos clair que je peux à peine effleurer en tendant le bras. Dans ce lit, même si on étend les bras, les jambes, comme si on voulait prendre mille centimètres d'un coup, même si on roule sur le côté, on a encore trop de vide, trop d'espace, trop de liberté étouffante avant de se cogner au corps de l'autre, avant qu'il ne pose sa tête sur mon ventre bouillant le matin, avant que je puisse passer mon bras par-dessus son épaule ou glisser ma main dans ses cheveux sauvages. J'ai presque envie de hurler mais avec tout ce vide ça résonnerait sur sa peau. Alors je roule, je roule, je roule jusqu'à sentir la tendresse de son corps et au moment où je dépose un baiser sur ses lèvres endormies il ouvre les yeux et je lui fais promettre que jamais, jamais nous n'achèterons un si grand lit, jamais.