Ce matin j'ai ouvert la boîte aux lettres sans trop y croire, elle m'avait dit que ce serait sûrement pour demain, et j'ai souri. Parce que finalement, c'était pour aujourd'hui. J'ai attrapé l'enveloppe et je l'ai glissé contre mon coeur, sous mon manteau pour la protéger des gouttes qui tremblaient du ciel. J'ai couru jusqu'à ma voiture, puisque comme à mon habitude j'étais en retard, pour la cantine, les bambins, et toute la ribambelles de sourires. J'ai démarré, et puis le déluge a commencé. J'ai roulé le sourire accroché aux nuages. De la savoir si près de moi, d'avoir une enveloppe à surprise cachée sur la banquette arrière. Et je me suis mordu les lèvres aussi. Un peu. Pour me retenir de l'ouvrir comme ça sur un excès de curiosité. A regret, je l'ai abandonnée dans la voiture, le temps du travail, du repas, des dessins, des enfants colorés. Quand je suis descendue de la voiture le déluge avait cessé. J'ai savouré l'attente. Et puis deux heures plus tard, j'ai roulé, roulé jusque dans les bras de mon amoureux, et là je lui ai dit, il faut que je l'ouvre, tu comprends, deux heures que j'attends, il faut que je m'enivre de coquelicot, il le faut. Il a souri. Et j'ai ouvert l'enveloppe, et je me suis retrouvée ensevelie de surprises. Dieu que tu es une fée. Je n'en revenais pas, d'avoir toujours une nouvelle enveloppe à ouvrir, comme les матрёшка russes.
J'ai essayé en vain depuis de puiser dans les mots en vrac de ma tête pour définir ce que j'ai ressenti, et puis non, je ne peux pas. Il fallait le voir le sourire sur mes lèvres, c'était le meilleur mot. Il m'a habillé de poussière de fée.
J'ai essayé en vain depuis de puiser dans les mots en vrac de ma tête pour définir ce que j'ai ressenti, et puis non, je ne peux pas. Il fallait le voir le sourire sur mes lèvres, c'était le meilleur mot. Il m'a habillé de poussière de fée.
Je t'embrasse,