Vous savez, le mois de mai, je vais y glisser sans m'en rendre compte. J'ai choisi les sourires d'enfants pour m'accompagner. Je jongle entre des cours de maths, une semaine au centre de loisirs de la ville-village de la cantine, Camille et Valentine, et une semaine en colonie. Ca fera beaucoup. Mais il me faut beaucoup. Pour me vider la tête, pour penser à autre chose, pour entrer dans le mois de mai sans m'en rendre compte. Oui, parce qu'en colonie, on est tellement coupés du monde qu'on ne connaît plus les dates, on se repère aux jours de départs, aux jours de congés, on compte en dodos, on se demande comment faire pour dessiner inlassablement des sourires pour remplacer les larmes des enfants, on s'oublie. Je reviendrai le 2 mai. Je ne l'aurais pas vu arriver. C'est sûr. Je tomberai sûrement de fatigue. Je serai fatiguée pour les cours. Fatiguée pour le rangement. Fatiguée pour tout. Trop fatiguée pour résister au mois de mai. Alors je lui ferai face. Passivement. Et je prendrai les décisions qu'il faudra.
J'ai choisi les sourires d'enfants.