Quelqu'un m'a demandé par mail j'étais quand je n'étais pas là.
Quand je ne suis pas là, je suis perdue dans le jardin de CamValMaxJu, à la cantine avec les oreilles qui s'usent de toutes ces voix d'enfants, dans le lit minuscule de mon amoureux, en train de repeindre l'appartement de maman, pendue au téléphone avec ma soeur "SOS Clara j'écoute?" (oui parce que quand on est loin de la maison, on a toujours besoin de ces papiers, vous savez, ceux dans le deuxième tiroirs du bureau, dis tu peux me les photocopier et me les envoyer, ou de l'adresse de papa, ou, alors elle m'appelle), je suis noyée dans ma boîte à bricolage-de-trucs-et-de-bidules-à-envoyer, je suis cachée sous ma couette à retenir mes sanglots, je suis avec ces garçons merveilleux à faire le record de nuits les plus courtes et à rigoler, je suis avec ces filles essentielles à parler tellement vite parce qu'on a tant de choses à se dire et que ça ne tiendra jamais dans ces trois courtes heures voyons, ou bien je suis seulement en train de rêver.

Ce qui est drôle, c'est que, sans nouvelles de moi, on ne peut pas trancher entre ces deux positions : soit je vais bien, bien, bien, et je n'ai pas le temps, du tout soit je suis triste triste triste et j'ai bien trop de temps mais pas du tout envie d'écrire.



 
(Où êtes vous quand vous n'êtes pas là?)