Samedi 9 janvier 2010 à 11:59

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Der Augenblick ist die einzige Ewigkeit, die es gibt.

Mercredi 6 janvier 2010 à 20:14

J'ai planté mes yeux dans les siens, ses yeux tellement identiques que c'en est parfois effrayant. Elle savait, elle comprenait, sans qu'un seul mot ne sorte de ma gorge. Des semaines que j'ai disparu. Je n'écris plus, je ne réponds plus aux mails, aux sms, au téléphone. J'ai pris un bain de vie. Vous savez, où tout est réel, où on peut toucher les gens auxquels on s'adresse, où on peut pleurer dans des vrais bras, où ce qui est existe est seulement ce qui est proche. Pendant deux semaines, le monde se résumait à ce que je pouvais toucher, entendre, voir, sentir. Surtout ne pensez pas que je n'accorde aucune importance aux personnes, qui sont loin, ou que je n'ai pas encore rencontrées, bien au contraire. Seulement penser au virtuel, à l'irréel, à l'imaginaire, m'amenait à penser à mes peurs, à ses cours auxquels je suis inscrite mais que je ne suis pas vraiment, à ces listes de choses à faire en suspens, tout ce qui n'était pas écrit, pas concret, restait du domaine de l'inexistant. Voilà. J'ai passé deux semaines à croire que ma vie c'était les vacances, les repas de famille, les après-midi thé/ballons de baudruche/cookies au chocolat blanc/cannelés/fondant au coeur coulant de nutella/cake au citron/nuages en polaire blanche/sourires géants, la valise éventrée au pied du lit, une parenthèse qui commence par l'anniversaire de ma soeur et finit par celui de mon papa. Pendant quelques jours j'ai vraiment cru qu'on pouvait passer une vie entière comme ça. Et puis je suis montée dans le train, ma valise avait presque été bouclée la veille ce qui est un exploit. Après une journée de train je suis là. Une journée, c'est pour fermer le chapitre, tourner la page, en commencer un nouveau. Une journée à trimballer une valise noire presque plus grande que moi, un sac de pâtes feuilletées, un sac à main énorme, et le sac à dos fluo rempli de cours et de travail que j'avais oublié chez Quentin, celui emmené seulement pour me donner bonne conscience et que je n'ai finalement pas ouvert des vacances.  J'avais l'impression de porter le poids de mes doutes, le boulet de mes non projets, l'incertitude, la bonne conscience, au fond, c'est vraiment lourd tout ça. Et puis je suis ici, malade, cachée sous ma couette. Elle l'avait dit. Tu es toujours malade quand tu rentres. J'ai pris froid pendant les 10h de train près de la porte. Je suis malade de ne pas savoir où est ma place. Quand on me demande si je suis contente d'y retourner, je ne sais pas comment choisir mes mots. Bien sûr qu'au fond je suis contente, d'être là, oui, quand j'y suis je sais qu'il fallait que je vienne, mais le plus dur au fond, c'est de partir.

Berlin, bricole-moi une cabane magique.

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